ENGLISH VERSION AT THE END
1936, Année Historique
Les congés payés et l’avènement du 2 pièces
Cette année 1936, est une année historique, non seulement pour l’avènement du « Front Populaire » qui permit une avancée significative des droits sociaux des travailleurs, mais elle l’est aussi pour le balnéaire.
Point de départ du tourisme populaire, 1936 restera à tout jamais le symbole des « premières vacances au bord de la mer ».
Premier gouvernement de gauche après 150 ans de règne sans partage d’empereurs, de rois et de présidents ultradroitiers, le Front Populaire débarque dans l’histoire de France, à la surprise de tous, et même à celle de ses instigateurs. Ayant en tout et pour tout beaucoup d’espoir et un slogan qui résume le peu de préparation à gouverner de ses auteurs, « Contre la misère, la guerre et le fascisme, pour le pain, la paix et la liberté », le front Populaire va être immédiatement débordé par les grèves d’un mouvement ouvrier qui veut tout, tout de suite, et en particulier 40 heures de travail hebdomadaire et des congés payés.

Ce concept d’être « payé pour ne rien faire » était d’ans l’air depuis 1920, mais le patronat, si puissant, s’y opposait définitivement. Même les syndicats ouvriers d’alors ne croient pas à ce projet. En 1925, chez Citroën, les congés payés sont éliminés des exigences ouvrières, au nom du « réalisme » et contre « l’illusion » d’une telle demande. En 1935, chez Renault, les congés payés n’arrivent qu’en onzième position des revendications syndicales, derrière l’obtention d’un garage à bicyclettes!
Deux millions d’ouvriers en grève durant le mois de mai 36 changeront le cours de l’histoire. Dépassé par sa base, et pour sortir du conflit, le gouvernement de Léon Blum fera voter les congés payés à la hussarde. Proposé le 7 juin, la loi sera votée à la presque unanimité (592 voix pour, 2 voix contre) moins de deux semaines plus tard.

En quelques jours, une réforme sociale considérée comme utopique pendant des décennies est finalement adoptée et mise en œuvre immédiatement. Fin juin 36, les travailleurs français ont du mal à réaliser qu’ils vont disposer de quinze jours de congés….payés par le patron! Deux semaines pour changer de vie, aller en vacances pour la première fois, et pourquoi pas pour voir la mer!

Pour le gouvernement de Léon Blum, il est urgent de régler les problèmes qui ne vont pas manquer de se poser quant aux déplacements de tous ces travailleurs durant ces deux semaines. Il créé le premier sous-secrétariat d’État chargé des Sports et de l’organisation des Loisirs, et confie le poste à Léo Lagrange. Celui ci aura la difficile tâche de négocier âprement durant tout le mois de juillet 36 avec les six sociétés de chemin de fer privées (la SNCF ne sera créée que l’année suivante) pour obtenir des billets à tarifs réduits, ce qu’on appellera le « billet populaire de congés payés » ou « le billet Lagrange ». Valable 31 jours, ce billet prend effet le 3 août 1936, en offrant une réduction de 40 % sur la troisième classe (à condition de partir au minimum 5 jours et d’effectuer au moins 200 kilomètres), et 50% en tarif de groupe pour plus de 10 personnes.

Dès le 3 août des centaines de milliers de travailleurs vont partir, mais contrairement à l’idée reçue selon laquelle tous se ruent sur les plages, la plupart des « vacanciers » n’ont pas eu le temps de s’organiser, ni même de faire des économies, et c’est donc en grande majorité que ceux qui peuvent partir, se rendent dans leur famille. 590 000 billets « Lagrange » seront vendus en août 36, se répartissant par tiers entre la mer, la montagne, et la campagne.

Plusieurs millions de travailleurs ne voyageront pas, profitant seulement du plaisir de ne rien faire, ou de faire ce qu’ils n’avaient pas eu le temps d’entreprendre, comme Georgette et son fiancé de Toulouse qui se sont dit « puisqu’on est en congé, on va se marier... » Pour René Huguen, qui se souvient de ses vacances 36, dans sa famille bretonne dans le Finistère, « Pour la première fois, ces ouvriers s’arrêtaient de travailler sans perte de salaire. Je revois mon oncle ivre de joie levant le poing en criant : Vive Blum! » Parmi les images qui restent gravées dans sa mémoire, celle de ces familles assises, parfois inconfortablement, sur le pas de la porte. « Ils ne faisaient rien, ils savouraient simplement le moment, en discutant, les gens se rendaient visite, on mangeait des gâteaux bretons, c’était une fête permanente. »
Pour ceux qui ont la chance de pouvoir aller à la mer, les plages de Normandie et les plages du Nord seront les destinations préférées. Qu’on soit aristocrate, bourgeois ou bien ouvrier, le réflexe est le même, aller au plus près de la capitale; pour des raisons de rapidité de transport pour « les riches », pour un voyage moins cher pour « les pauvres ». Et c’est ce qui va poser problème. Ces plages étant la chasse gardée d’une classe dirigeante depuis de nombreuses décennies, les habitués de Deauville, du Touquet, de la Baule ou de Cabourg entre autres, vont se sentir envahis et agressés par tous ces prolétaires qui arrivaient sur leurs terres par trains entiers, les « trains de la paresse ». Au cours de l’été 1936 , la presse d’extrême-droite et les dessinateurs humoristiques se moquent largement de « ces salopards en casquettes » venus se divertir et se reposer au bord de la mer au lieu de continuer à travailler à l’usine ».

Sur les plages, une ségrégation s’auto-organise, les habitués d’un côté (en général le plus beau) et de l’autre, les « rouges », en maillots de corps et casquette pour les hommes, en robes légères et chapeau de paille pour les femmes. Lorsque les prolétaires empiétaient sur leur espace, les bourgeoises disaient à leurs enfants : « Ne t’approche pas des congés-payés»

Si sur les plages du Nord, de Bretagne et de Normandie un modus vivendi est rapidement trouvé, sur la méditerranée, par contre, il en est tout autrement, et ce pour des raisons politiques:

Dès le 21 juin 36, Maurice Thorez annonce la couleur. Dans le Palais des Fêtes de Nice, le premier secrétaire du parti communiste, adjure les camarades niçois venus en nombre «d’accomplir un immense effort touristique pour donner à la côte d’Azur une splendeur qu’elle n’avait jamais connue. » Au plus haut niveau, les communistes rêvent depuis longtemps déjà « d‘une transformation révolutionnaire de la côte d’Azur des riches, en une Riviera des travailleurs, sur un modèle soviétique » Pour eux, la côte d’Azur est appelée à devenir la Crimée française. L’euphorie du front populaire va (presque) permettre au rêve de devenir réalité. Le 12 Juillet 36, l’association du tourisme populaire, l’ATP, va voir le jour à Nice. Elle sera, pendant deux ans, le fer de lance de la mise en œuvre d’une grande politique des loisirs et des vacances prônée par Léon Blum et par son ministre.

Dès le 4 août au matin, le premier « train Lagrange » arrive à Nice et un flot ininterrompu de touristes/travailleurs submerge les gares et les structures d’accueil. En 1936, ils seront quelques dizaines de milliers à apprécier les charmes de la méditerranée, en 1937 ils seront dix fois plus! Submergée par cette marée pacifique, qui déferle par trains spéciaux de la France entière, l’ATP frôle plusieurs fois la catastrophe en raison de l’engorgement de ses services et la saturation des possibilités d’accueil. On réparti comme on peut, on loge au plus rapide, Monaco même, est mise à contribution et héberge son contingent de prolétaires en villégiature. Cette invasion estivale n’est évidemment pas du goût des habitués, choqués par ces « salopards en casquette, qui feraient mieux d’aller travailler ». Les riches se barricadent dans leurs somptueuses propriétés ou leurs hôtels, d’autres prennent carrément la fuite.
Et les maillots de bains dans tout cela ?
Est-ce l’importance de cette page historique ou une négligence des historiens de mode, toujours est-il qu’une autre révolution, celle-ci passée sous silence, va bousculer le petit monde du balnéaire en cette année 36.
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L’arrivée du maillot de bain deux pièces!
Depuis le début des années 30, il y avait une tendance au rétrécissement du tissu des maillots de bain. On dénudait le dos, on échancrait sur les hanches, on descendait les bretelles dès que possible, même le ventre commençait à voir le jour par les deux côtés du maillot.



En 1935 aux Etats Unis, en 36 pour la France, les stylistes sautent le pas et osent scinder le maillot de bain en deux pièces distinctes, un soutien-gorge classique et une culotte montante qui aura l’obligatoire fonction de cacher le nombril.

Étonnamment, le succès n’est pas au rendez-vous, les femmes trouvant le maillot deux pièces, trop osé, pas assez pudique. Elles, qui seront des millions à le porter après la guerre, continuent à se baigner en maillot classique, une pièce en jersey de laine ou en lastex pour les plus modernes.
Le Lastex, la « Fibre Miraculeuse »
La grande révolution textile de cette décennie, c’est l’invention du Lastex qui est un fil de latex (caoutchouc) recouvert soit de coton, de soie, de laine ou de rayonne. Cette fibre miraculeuse (Miracle Yarn comme le dit sa publicité américaine) va transformer l’industrie de la lingerie et du swimwear.
Pour la première fois, les combinés qui sont la pièce de lingerie à la mode, vont être réellement gainant, pour la première fois, les maillots de bain vont être près du corps, adaptés à la nage et pourront enfin sécher rapidement.Après plusieurs décennies d’un règne sans partage, la laine sera peu à peu abandonnée dans l’industrie du swimwear.
Le Lastex ouvre la voie aux grandes inventions textiles du 20ème siècle : 1930 le Lastex, 1940/50 le Nylon, 1960 le Lycra.
Il faut dire que dans ces années-là, l’industrie balnéaire n’est pas très florissante, réservée à une élite qui considère la plage comme accessoire, les marques sont peu nombreuses. Kestos, Emo, Réard déjà (l’inventeur du Bikini), Charmis, Schiaparelli, Jacques Heim , Marcel Rochas, ou Hermès sont les couturiers à la mode qui sacrifient à la tendance des bains de mer.



Maillot Schiaparelli, Hermès et page du Vogue de 1936
Pour cette clientèle haut de gamme, il est hors de question de se dénuder de la sorte, laissant ce genre d’exhibition aux femmes légères. Il faudra attendre 1938 pour voir dans l’Officiel de la mode, une publicité vantant les avantages du maillot de bain deux pièces de Marguerite Sacrez.
Pour les quelques centaines de milliers de travailleurs/ vacanciers qui auront la chance d’aller à la mer grâce aux congés payés, 1936 sera l’année de la découverte. N’ayant eu ni le temps ni les moyens de préparer leurs vacances, ils iront majoritairement à la plage en costume d’été, les femmes en maillots de bain étant peu nombreuses. Celles qui auront la chance d’avoir un maillot, souvent se le feront prêter par une amie plus fortunée, au risque de le mettre à l’envers comme cette jeune femme à droite sur la photo ci-dessous.
En 1937, ils seront 1 800 000 à prendre le train pour aller en vacances, dont près de 800 000 prendront la direction des plages. Ils iront aussi à la mer en car, en auto, quelque fois à pied, mais le plus souvent c’est à vélo qu’ils se rendront vers les stations balnéaires.

La petite invasion pacifique de l’été précédent prend des allures de déferlante. Toutes les plages, même les plus huppées, seront colonisées par des nuées de «congés payés». 1937 est l’année du début du tourisme de masse. La presse de droite se déchaîne et de nombreux dessins humoristiques donnent le ton.
Sur les plages, les activités populaires voient le jour : concours de châteaux de sable ou de déguisement, courses en sacs ou défilés du plus beau bébé en maillot de bain, mais aussi les clubs de plage dont le plus célèbre est le club Mickey.
Pour les maillots de bains, rien ou presque n’a changé par rapport à 36, l’industrie balnéaire n’ayant pas eu encore assez de temps pour s’adapter à cette nouvelle demande, la seule différence est que les femmes qui ont l’habitude de se confectionner leur lingerie, leur robe ou leur manteau, vont apprendre à fabriquer leur propre maillot de bain, et en particulier à les tricoter.

En 1938, le rêve ouvrier a vécu, la situation financière catastrophique de la France et les sombres menaces de guerre auront raison de la magie des congés payés et des premières vacances au bord de la mer. Il faudra attendre 1946 pour retrouver l’enthousiasme et l’insouciance du tourisme populaire.
Copyright Ghislaine RAYER & Patrice GAULUPEAU

1936 , A Historical Year
Paid holidays and the rise of the two-piece swimsuit
1936 was a historical year, both for the French Popular Front, which dramatically improved workers’ social rights, and for swimwear.
1936 will forever be remembered as the first holidays at the seaside.
The Popular Front was the first left-wing organisation after 150 years of governance by Emperors, Kings and Presidents of the extreme right. Its victory surprised everyone, including its instigators.
They weren’t exactly prepared for the task, and all they had was a lot of hope and a slogan: ‘Against misery, war and fascism, for bread, peace and freedom’. The popular front was overwhelmed from the start by the working class’s strikes that was demanding everything at once. More specifically: 40 hours of work per week and paid holidays.

The very concept of being ‘paid for doing nothing’ already existed since 1920, but the powerful patronat/ was drastically against it. Even the workers syndicat/ didn’t believe in the project.
In 1925, the famous car company Citroën ruled out paid holidays from the wirking class’s demands, in the name of ‘realism’.
In 1935, in another famous car company Renault, paid holidays are only the eleventh charge demanded by the working class, and they come after the demand of a bicycle park.
The two millions workers who went on strike during May 1936 changed History.
In June, the law on paid holidays was accepted with 592 votes on behalf and 2 against.

In just a few days, a social reform that had been viewed as utopian for decades was suddenly adopted and quickly put into practice. By the end of June 36, French workers were having a hard time realising they were going to have fifteen days of holidays -paid by the boss! Two weeks to change their life, go on vacation for the first time and even maybe see the beach.

Thankfully, the government was quick to act on the matter of how all these French workers would be travelling during those two weeks. The first Sports and Leisure department was created and its first mission was to negotiate with six different railway companies (SNCF didn’t exist back then) in order to get cheaper tickets for the workers.
Effective for 31 days, the tickets offered a 40% reduction on the third class (provided you went for at least 5 days and over 200km away) as well as a 50% reduction for groups of more than 10 persons.

From 3 August, hundreds of thousands of workers decided to go away -but contrary to popular belief, they didn’t all rush to the beach just yet, as most of them didn’t have the time or money to plan anything. Those who left mainly went to see their family. 590 000 cheaper tickets (also called ‘Lagrange’) were sold in August 36, equally divided between the sea, the mountain and the countryside.

Millions of workers didn’t travel and simply enjoyed doing nothing, or doing what they usually didn’t have time to do. Like Georgette and her fiance from Toulouse, who decided to take the opportunity to get married. René Huguen also remembered this summer 36: ´For the first time, those workers could stop working without losing any money. I can still see my uncle, completely elated, raising his fist and yelling ‘Long live Blum’.´
The typical image of this period was seeing all those families seated on their doorstep. ´They didn’t do much really, they were simply enjoying the moment, chatting, people visited each other, eating cakes, it was a never-ending celebration.´
For the lucky ones who went to the seaside, the beaches in Normandie and in the North were the most popular destinations.
Whether they were aristocrats, middle classes or working classes, everyone tried to go as close to the capital as possible. For the Rich, it was faster and more comfortable, and for the lower classes it was simply cheaper.
And that was the beginning of the issue.
Those beaches had been the exclusive property of the ruling class for decades -the regulars of Deauville, Touquet, Baule and Cabourg, among others, felt invaded and betrayed by all the commoners that were landing on their grounds through fully loaded trains nicknamed the ´idle trains’.
During this summer 1936, the extreme right-wing press and cartoonists were massively mocking those ‘cap-wearing bastards who came to rest and have fun instead of working at the factory’.

A segregation started on the beaches, dividing the regulars on one side (usually the nicest) and on the other the ‘reds’, with men wearing bathing suits and caps and women wearing light dresses and straw hats. When the commoners would get too close, the upper-class would warn their children ‘beware of the paid holidays!’.

An agreement was quickly settled in the North, but the South was a much different problem for political reasons:

June 21 1936, Maurice Thorez, the prime secretary of the Communist party was encouraging people to help the Côte d’Azure achieve splendour through tourism. Communists had been dreaming for a long time of a transformation of the coast that belonged to the Rich into a Riviera for workers, much in a Soviet manner. For them, the Côte d’Azur was bound to become the French Crimea. And the dream almost came true.

Starting on August the 4th, the first ‘Lagrange’ train arrived in Nice with an endless flow of tourists that overwhelmed the trains stations and shelters. In 1936, they were about tens of thousands people enjoying the Mediterranean charm -in 1937, they were ten times more!
Hosting all these people was quickly becoming a problem and even Monaco had to contribute and accommodate some of the crowd. This summer invasion was of course not to the liking of everyone and the rich started to either lock themselves up in their sumptuous estates or downright flee from the South.
But were did that leave our precious bathing suits ?
A small revolution that was barely heard of happened in this very year 36:
The advent of the two-pieces swimsuit!
Since the beginning of the 30s, bathing suits were becoming shorter and shorter. The back was uncovered, the hips were low-cut, bras were brought down and even the belly was starting to be shown through the suit’s sides.



In 1935 in the US, and 36 in France, designers took a chance and dared divide a bathing suit into two distinct items -a classic bra and a high-waisted panty that was however required to cover bellybuttons.

Surprisingly enough, this new suit didn’t meet with much success -women found it too daring and risky. Though they would be millions to be wearing it after the war, they preferred to keep bathing in classical suits made in wool jersey, or lastex for the most up-to-date.
Lastex, the ‘Miracle Yarn’
The great textile revolution in the early 30s was the invention of Lastex, which is a latex thread covered with either cotton, silk, wool or rayon. This Miracle Yarn changed the lingerie and bathing suit industry.
For the first time, corselets which were then the fashionable items in lingerie became truly tight-fitting. And for the first time, bathing suits were body hugging and fit for swimming, and they also dried quickly. At last, wool was finally given up in the swimwear industry.
Lastex made way for the great textile inventions of the 20th century: Lastex in 1930, Nylon in 1940/50, Lycra in 1960.
But let us keep in mind that in the 30s, the bathing suit industry was not a thriving business and only the elite was enjoying it. Few brands invested in: Kestos, Emo, Réard (the inventor of Bikini) Charmis, Schiaparelli, Jacques Heim, Marcel Rochas, or Hermès.



Schiaparelli bathing suit, Hermès and Vogue issue from 1936
It was unthinkable for the high-class clientele to show so much skin in public. Only in 1938 did an advertisement appear in the magazine L’Officiel de la mode, showing a two-pieces suit by Marguerite Sacrez.
1936 was a year of discoveries for the hundreds of thousands of workers who were lucky enough to go to the beach, thanks to the paid holidays. As they didn’t have the time nor the money to prepare their vacation, they mostly wore their summer outfits at the beach. Those fortunate enough to have a bathing suit usually borrowed it from wealthier friend -which led some women to wear it in the wrong way, as can be seen with the woman on the right on the picture below.
In 1937, 1 800 000 people took the train to go on holidays, 800 000 of which went to the seaside. Some also went to the beach by buses, cars, by foot also, but mostly by bike.

What could be seen as a small pacific invasion the previous summer was now overwhelming. Every beach, even the most exclusive, were invaded by a crowd of ‘paid holidays’. 1937 marked the start of mass tourism. The right-wing press lashed out, as could be seen in a lot of cartoons.
On the beaches, many popular activities were invented: sandcastles or disguise contests, sack races, toddlers parading in bathing suits, but also beach clubs such as The Mickey club.
Overall, bathing suits hadn’t gone through any changes since 1936, as the seaside industry didn’t have time to adjust to the new demand. The only difference was that the women who were used to craft their own clothes were now learning to make bathing suits.

Come 1938, the workers dream was over. The dreadful financial situation added to the premises of the war put an end to the magic of paid holidays and first vacations on the seaside.
Only in 1946 did the enthusiasm and carefreeness of popular tourism come back.
Copyright Ghislaine RAYER & Patrice GAULUPEAU